L’immobilier au Maroc : un marché résilient face à la crise économique

Le marché de l’immobilier au Maroc démontre une surprenante capacité de résistance en ces temps de crise économique mondiale. Les investisseurs, tant locaux qu’internationaux, continuent de miser sur le secteur immobilier marocain, qui offre des opportunités intéressantes et prometteuses pour les années à venir. Cet article se penche sur les raisons de cette résilience et explore les perspectives d’évolution du marché immobilier au Maroc.

Une croissance soutenue malgré la pandémie

Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19 et la contraction économique qui en a résulté, le secteur immobilier marocain a su se maintenir à flot. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’économie marocaine devrait enregistrer une croissance de 5,5 % en 2021, après une récession de 7 % en 2020. Cette reprise est en partie attribuable à la bonne performance du secteur immobilier.

Plusieurs facteurs expliquent cette résilience. Tout d’abord, le gouvernement marocain a mis en place des mesures incitatives pour soutenir le secteur immobilier pendant la pandémie. Parmi ces mesures figurent des exonérations fiscales temporaires pour les acheteurs et les promoteurs immobiliers et des prêts garantis par l’État pour faciliter l’accès au financement.

Ensuite, le marché immobilier marocain bénéficie d’une demande soutenue de la part des Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui continuent d’investir dans la pierre dans leur pays d’origine. Selon Bank Al-Maghrib, les transferts de fonds des MRE ont augmenté de 5 % en 2020, atteignant un montant record de près de 7 milliards d’euros.

Un secteur diversifié et attractif pour les investisseurs

L’immobilier au Maroc offre une grande diversité de segments et de produits, ce qui attire les investisseurs locaux et étrangers. Le marché se compose principalement de logements résidentiels, de bureaux, de commerces et d’espaces industriels. Les principales villes du pays, comme Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, sont les plus dynamiques en termes d’activité immobilière.

Le segment résidentiel demeure le moteur principal du marché immobilier marocain. Selon une étude réalisée par le cabinet JLL, le volume des transactions dans le secteur résidentiel a augmenté de 8 % en 2020 par rapport à 2019. Cette croissance est principalement due à la demande accrue des MRE et à l’intérêt grandissant des investisseurs étrangers pour les projets immobiliers haut de gamme.

Le segment commercial, quant à lui, connaît également une croissance intéressante. Les centres commerciaux et les espaces de bureaux sont particulièrement prisés par les investisseurs, qui cherchent à profiter de la forte demande pour ces types d’espaces dans les grandes villes marocaines.

Le rôle du gouvernement dans le soutien au secteur immobilier

Le gouvernement marocain joue un rôle clé dans le développement et la promotion du secteur immobilier. Il a mis en place plusieurs plans stratégiques et initiatives pour encourager l’investissement dans l’immobilier et stimuler la croissance économique. Parmi ces initiatives figurent :

  • Le Plan Maroc Vert, qui vise à moderniser l’agriculture et à promouvoir le développement rural;
  • Le Plan d’accélération industrielle, qui ambitionne de créer 500 000 emplois et d’augmenter la part de l’industrie dans le PIB à 23 % d’ici 2020;
  • Le Plan national pour la promotion de l’investissement, qui prévoit des mesures incitatives fiscales et financières pour attirer les investisseurs étrangers;
  • La Cité Mohammed VI Tanger Tech, un projet ambitieux de ville technologique qui devrait attirer des entreprises internationales et créer près de 100 000 emplois.

Ces initiatives témoignent de la volonté du gouvernement marocain de soutenir le secteur immobilier et d’en faire un pilier de la croissance économique du pays.

Perspectives d’avenir : défis et opportunités

Le marché immobilier marocain devrait continuer de croître dans les années à venir, porté par la demande soutenue des MRE, l’intérêt des investisseurs étrangers et le soutien du gouvernement. Toutefois, le secteur fait face à plusieurs défis qui pourraient freiner sa croissance.

L’un de ces défis est le manque d’infrastructures et de services publics dans certaines régions du pays. Le développement rapide du marché immobilier a parfois dépassé la capacité des autorités locales à fournir des services adéquats, tels que l’eau, l’électricité et les transports en commun. Cela peut rendre certaines zones moins attractives pour les investisseurs et les résidents.

De plus, la hausse des prix de l’immobilier dans certaines villes marocaines, comme Casablanca et Marrakech, rend le logement de plus en plus inaccessible pour une grande partie de la population. Cette situation pourrait créer des tensions sociales et inciter le gouvernement à intervenir pour réguler le marché.

Malgré ces défis, l’immobilier au Maroc offre de nombreuses opportunités aux investisseurs prêts à s’adapter aux évolutions du marché. Les projets d’infrastructures en cours et les initiatives gouvernementales visant à promouvoir l’investissement devraient contribuer à renforcer la résilience du secteur immobilier marocain face aux crises économiques.