Location saisonnière : un marché en pleine évolution

Face à l’essor des plateformes de réservation en ligne, le marché de la location saisonnière connaît une transformation majeure. Cette forme d’hébergement particulièrement prisée par les vacanciers offre désormais une multitude de possibilités, avec des offres toujours plus variées et adaptées aux besoins des consommateurs. Pourtant, cette évolution n’est pas sans poser quelques problèmes et défis, tant pour les propriétaires que pour les pouvoirs publics.

Un marché en pleine expansion

La location saisonnière a connu une croissance fulgurante ces dernières années, grâce notamment à l’émergence de plateformes de réservation en ligne telles que Airbnb, Abritel ou encore Booking.com. Ces dernières ont facilité la mise en relation entre propriétaires et locataires, simplifiant ainsi la recherche et la réservation d’un logement pour les vacances.

Selon les chiffres de l’INSEE, on dénombrait en France près de 1,3 million de logements proposés en location saisonnière en 2019, soit une hausse de 30 % par rapport à 2014. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur représente à elle seule près du quart du parc français, suivie par la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie.

Diversification des offres et nouveaux services

Avec cette explosion du nombre de logements disponibles sur le marché, les offres se sont diversifiées pour répondre aux attentes des vacanciers en quête d’expériences inédites. Ainsi, il est désormais possible de louer des hébergements insolites tels que des cabanes dans les arbres, des yourtes ou encore des péniches aménagées. Les propriétaires rivalisent d’ingéniosité pour proposer des prestations toujours plus personnalisées et adaptées à leur clientèle.

Par ailleurs, les plateformes de réservation ont également développé une gamme de services additionnels pour faciliter la vie des vacanciers et des propriétaires. On peut citer par exemple le service de conciergerie proposé par Airbnb, qui permet aux propriétaires de déléguer la gestion de leur bien (accueil des locataires, ménage…) à un prestataire local.

Des enjeux économiques et sociaux

Le développement du marché de la location saisonnière soulève néanmoins plusieurs questions et problèmes économiques et sociaux. Tout d’abord, la multiplication des logements destinés à être loués ponctuellement peut entraîner une raréfaction du parc locatif traditionnel et contribuer à l’augmentation des loyers sur certaines zones touristiques très prisées. Ainsi, selon une étude réalisée par l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) en 2018, les villes où le nombre d’annonces sur Airbnb est le plus élevé connaissent une hausse significative des loyers.

En outre, cette pratique peut également engendrer une forme de concurrence déloyale avec les professionnels du tourisme, tels que les hôtels et les campings. Ces derniers dénoncent régulièrement la légèreté de la réglementation encadrant la location saisonnière, qui leur semble moins contraignante que celle s’appliquant à leurs propres établissements.

Un cadre légal en constante évolution

Face à ces enjeux, les pouvoirs publics ont cherché à encadrer de manière plus stricte la location saisonnière. En France, plusieurs lois ont ainsi été adoptées ces dernières années pour réguler cette activité. Parmi elles, on peut citer la loi ALUR de 2014, qui impose notamment aux propriétaires de déclarer leur bien auprès de leur mairie et de respecter un certain nombre d’obligations (assurance, règlement intérieur…).

Cependant, le cadre légal continue d’évoluer pour s’adapter aux spécificités du marché et aux besoins des différentes parties prenantes. Ainsi, certaines communes ont instauré des mesures restrictives supplémentaires pour lutter contre la pénurie de logements ou préserver l’équilibre entre les différentes formes d’hébergement touristique.

Le marché de la location saisonnière est donc en pleine mutation, avec une offre toujours plus diversifiée et innovante pour répondre aux attentes des vacanciers. Toutefois, cette évolution n’est pas sans poser plusieurs défis économiques et sociaux, qui nécessitent une adaptation constante du cadre légal et réglementaire.